Numéro 15-16. Second semestre 2010. Premier semestre 2011
INTRODUCTION À L’HERMÉNEUTIQUE MÉDICALE
L’interprétation médicale une dialectique de l’expliquer et du comprendre

Jean Philippe Pierron (dir)

18,30 €

ISBN : 1762-4371

Ont collaboré à ce numéro :
Allaz Anne-Françoise, Lazare Benaroyo, Bousseageon Rémy, Canullo Carla, Cedrashi Christine, Cretin Elodie, Gens Jean-Claude, Gire Pierre, Goffette Jérôme, Stephan Graetzel, Gueullette Jean-Marie, Gu¨oux Axel, Peter Kemp, Evelyne Lasserre, Orobon Frédéric, Jean-Philippe Pierron, Porée Jérôme.

En quel sens la médecine est-elle une discipline interprétative ? Est-il légitime de parler une science ou un art ? La consultation médicale, dans son colloque singulier, tend à parler d’art médical. La constellation des signes cliniques qui investissent le corps malade impose au médecin de retrouver une histoire sous la généralité d’un cas répertorié dans la nosographie. Mais la formation médicale, l’assise biologique de la médecine, le souci d’une classification universelle des maladies et le développement de la médecine fondée sur les preuves ou médecine factuelle (l’evidence-based medicine, EBM) tirent la médecine en direction d’une science. Le projet de cet ouvrage est d’interroger comment articuler, dans le jugement médical, une intelligence qui décode et une intelligence qui déchiffre. Ces deux lectures sont reprises, souvent scolairement, dans l’opposition des sciences de la nature explicatives et des sciences humaines compréhensives. Or revenir sur le statut de la médecine comme activité interprétative interroge le dépassement de ce dilemme. La médecine travaille à interpréter les signes d’un corps malade. Elle canalise l’équivoque, hantée par la mésinterprétation aux conséquences vitales. Elle tente de juguler la volonté de parvenir à des définitions univoques de la maladie par le biais de sa naturalisation. Qu’est-ce donc qu’un signe en médecine ? De quelle nature est le jugement médical, si ce n’est pas déduire, mais interpréter ?